À propos de Polygones

Historique

Nous avons créé cette coopérative l’été 2008, dans le but de construire ou de transformer un immeuble d’habitation dans lequel nous pourrions habiter, à Genève.

Pour y parvenir, nous avons dans un premier temps élaboré une Charte Éthique regroupant un certain nombre de valeurs auxquelles nous sommes attachées. Cette charte est en quelque sorte la “Constitution” de la coopérative, et toutes les décisions prises doivent la respecter.

Puis, nous avons constitué la coopérative proprement dite en créant des statuts et en nous inscrivons au registre du commerce du Canton de Genève. En parallèle, nous avons rejoint le Groupement des Coopératives d’Habitations Genevoises (GCHG), association créée par l’Etat pour regrouper les coopératives d’habitation sans but lucratif et émettre un préavis sur l’attribution des droits de superficie des parcelles de la FPLC.

Depuis lors, au travers de formations internes et externes, et de contacts avec les acteurs du milieu immobilier genevois, nous travaillons à l’élaboration du projet, avec en ligne de mire l’obtention d’un terrain (sous forme d’un droit de superficie) ou d’un objet nous permettant de construire nos habitations et de réaliser notre projet commun.

En 2011, Polygones a concouru pour l’attribution d’un DDP dans le cadre du projet Rigaud, initié par la commune de Chêne-Bougeries. Bien que le choix de Chêne-Bougeries se soit finalement porté sur un autre coopérative, Polygones a fait partie des 5 finalistes (sur quelques 50 coopératives) ayant pu défendre leur projet devant la commission d’attribution, grâce à un dossier dont la qualité a été saluée.

Suite à un concours organisé par la Ville de Meyrin au printemps 2012 pour son futur écoquartier des Vergers, Polygones s’est vue attribuer un droit de superficie pour la construction d’un immeuble de 5 étages et d’environ 25 logements. Le jury a apprécié le projet de Polygones, notamment pour son caractère innovant et créatif, le fort engagement de ses membres et la qualité de ses approches sociales, environnementales et sensibles.

A son tour, Polygones a organisé un concours d’architecture en octobre 2013 pour choisir un projet d’immeuble. C’est finalement le bureau d’architecte Bonhôte Zapata qui a été retenu pour réaliser le projet de Polygones dans l’écoquartier des Vergers.

Entre 2013 et 2017 Polygones a développé sont projet d’immeuble en collaboration avec ses architectes et ses divers mandataires. La demande d’autorisation de constuire a été déposée en novembre 2014 et le chantier a démmaré en décembre 2015. Il s’est terminé en octobre 2017 comme prévu et les habitants ont emménagés progressivement fin 2017. 

L’immeuble est donc pleinement habité depuis fin 2017 et tout se passe merveilleusement bien! Polygones a fêté l’inauguration de son immeuble en octobre 2018.

Avril 2008 Constitution de la coopérative Polygones
Mai 2008 Inscription au Registre du commerce
Juin 2008 Adhésion au GCHG et participation aux AGDs et AGOs
Février 2009 Co-fondation et coordination du «Forum d’Échanges des Coopératives»
2009 – présent Formation des membres aux critères et techniques de construction écologiques, au financement et à la gestion comptable des coopératives d’habitation, au fonctionnement participatif, etc.
2012 Candidature et obtention d’un terrain pour constuire un immeuble dans l’Éco-Quartier des Vergers à Meyrin
2012 – octobre 2017 Dévelopement du projet et construction d’un immeuble de 28 logements aux Vergers
fin 2017 – 2018 Eménagement, inauguration et début de la vie des membres dans l’immeuble des Vergers

 

Coopérative d’habitation

Le principe de fonctionnement d’une coopérative d’habitation est que les habitants sont regroupés en société, à laquelle appartient l’immeuble. Un membre de la coopérative possède une part sociale de celle-ci (retro-cédée en cas de départ) dont le montant est en général calculé d’après le nombre de pièces de l’appartement occupé. La somme totale des parts sociales constitue en général les fonds propres pour l’obtention du prêt servant à la construction de l’immeuble (ou à son acquisition selon les cas).

La coopérative loue ensuite les logements à ses membres. D’une part, ce système est financièrement efficace, puisque l’intégralité du loyer versé sert à financer le logement (à l’opposé d’un immeuble locatif traditionnel où une partie du loyer va directement au propriétaire). Il en est de même lorsque l’habitant est propriétaire de son logement (villa ou appartement en PPE), mais la coopérative offre de plus l’avantage d’être plus abordable : grâce à divers moyens de financement, l’apport de fonds propres peut être réduit à 10% voire 5%, contre 20% dans le cas de la propriété. D’autre part, puisque l’immeuble appartient en quelque sorte à ses habitants, ceux-ci s’impliquent davantage dans sa gestion. Voir le site de l’État de Genève pour des informations complémentaires.

 

Participation

« Ce ne sont pas les pierres qui bâtissent la maison, mais les hôtes »  Proverbe indien.

Toutes les coopératives peuvent être vue comme participatives puisque les membres possédant une part sociale, ils ont également un certain pouvoir de décision quant au fonctionnement de la coopérative.

Cependant Polygones va plus loin puisque les habitants y précèdent les logements, ce qui n’est généralement pas le cas. Ce choix permet aux membres de participer en amont, dès le début, aux décisions et surtout aux actions menant à l’élaboration, à la construction, et finalement à l’habitation de l’immeuble. Cette particularité confère véritablement le statut de coopérative participative à Polygones.

L’aspect participatif prend donc place à deux moments : lors de l’élaboration des logements et dans la vie quotidienne de la coopérative.

Elaboration des logements

“D’une façon générale, un processus participatif en architecture se définit comme un processus de conception d’un objet architectural dans lequel les habitants sont impliqués de manière active.
L’implication active des futurs usagers dans la conception de leur habitat, au moment déjà où le projet se met en place, est une démarche qui s’inscrit dans un mouvement historique de remise en question des idées de la société industrielle et des principes urbanistiques et architecturaux qui lui sont propres. Incarnation des visées philanthropiques et prescriptives du XIX siècle, I’habitat idéal du mouvement rationaliste représente l’achèvement d’un mouvement historique selon lequel les spécialistes, grâce à leur savoir, donneront aux gens ce dont ils ont besoin pour atteindre le bonheur, tout en leur apprenant à vivre.

C’est principalement la contestation de tels principes qui sera à la base des démarches participatives. II s’agit d’une démarche concomitante entre une minorité d’architectes et d’habitants, une prise de conscience sur la nécessité d’un dialogue entre bâtisseurs et usagers. Puisque I’architecte n’a pas été capable d’inventer une architecture pour les gens, laissons donc parler l’habitant; plus encore, permettons-lui de « faire ». II est un interlocuteur valable et aucun changement ne sera possible, aucune réponse architecturale ne sera suffisamment pertinente s’il n’est pas associé à la démarche du bâtisseur.”

in Adriana RABlNOVlCH BEHREND, Participation et architecture: mythes et réalités – Quelques cas d’habitats groupés en Suisse [fichier au format pdf], Thèse EPFL n° 1514, Lausanne, 1996

Dans la vie quotidienne de la coopérative

Dans une coopérative, c’est l’assemblée générale des membres (qui sont généralement les habitants) qui est l’organe suprême. Cette assemblée générale peut déléguer un certain nombre de compétences au conseil d’administration ou à d’autres organes. Ce qui différencie la coopérative participative, est que les membres prennent part activement aux prises de décisions concernant la coopérative. Enfin, une coopérative offre aussi la possibilité d’avoir des espaces communs et d’organiser des activités dans et autour de l’immeuble. En y participant, les habitants développent ainsi la convivialité dans l’immeuble et dans le quartier.

 

Développement durable

« L’avenir m’intéresse : C’est là que j’ai l’intention de passer mes prochaines années » Woody Allen

Le développement durable tel que généralement définit (voir par exemple le site de la Confédération Suisse) s’articule autour de 3 axes : l’Environnemental, le Social, l’Économique.

La coopérative Polygones inscrits ses activités dans ce cadre et élabore donc un projet qui puisse réellement être qualifié de durable.

 Axe environnemental

Nous souhaitons pouvoir vivre dans un logement qui tienne compte de nos préoccupations écologique et minimise notre empreinte écologique. Ceci se concrétisera par le choix d’un emplacement bien relié aux transports publics, une construction de très haute performance énergétique visant au moins le label Minergie P et des équipements peu gourmands en énergie. Les matériaux et techniques de construction utilisés seront choisis en fonction de la minimisation de l’énergie grise et qui leur est associée et de leur innocuité sur les habitants et la nature (critères de type Minergie Eco). Les sources d’énergie (chauffage, électricité) seront autant que possible d’origine renouvelable.

 Axe social

En concevant de nombreux espaces communs qui encouragent le lien entre les habitants, et en prenant part activement à la vie du quartier, la coopérative Polygones entend jouer un rôle social important. La mixité, sociale et générationnelle est également une préoccupation de Polygones qui s’exprimera par des choix d’architectures et de fonctionnements.

 Axe economique

Les habitations appartiennent à la coopérative Polygones, qui appartient aux habitants.  La coopérative ne poursuit pas de but lucratif et s’interdit donc tout bénéfice. Les habitants étant impliqués dans la gestion financière de leur habitat sont ainsi responsabilisés et peuvent comprendre et appréhender celle-ci sur le long terme. Il s’agit d’un modèle hautement efficace qui garanti des loyers durablement bas, hors de toute spéculation.

 

En 2009 nous avons rédigé une plaquette de présentation de Polygones qui résume l’essentiel de notre démarche de base: