Archives de catégorie : Aménagements extérieurs

Protéger les facades en bois avec de la peinture à l’ocre

 

Pour les constructions qui utilisent le bois comme matière première pour les murs, et pour lesquels le bois est visible à l'extérieur, la question se pose de savoir comment protéger le bois et comment lui donner un aspect plaisant. En effet l'aspect bois peut ne pas convenir dans un environnement urbain, suivant les exigences des autorités.

Si le choix est tout de même fait de ne pas recouvrir le bois par du crépis, il faut néanmoins un moyen de le protéger contre les intempéries.

Les lasures transparentes contiennent beaucoup de composés chimiques qui ne conviennent pas pour une approche privilégiant l'innocuité des produits utilisés. De plus les lasures demandent à être renouvelées souvent et leur transparence, bien que laissant apparaître le bois naturel, ne protège pas ce dernier du vieillissement dû aux UVs.

Afin d'éviter un vieillissement non maîtrisé, il est possible de pré-vieillir le bois, par exemple par des procédés d'étuvage. Il prend alors une teinte légèrement verdâtre mais naturelle. Ce procédé est en par contre assez coûteux en énergie et cher à mettre en œuvre.

Une alternative à tout ceci, pourrait être d'utiliser de la peinture naturelle à l'ocre. C'est un procédé qui est utilisé depuis des siècles mais dont l'usage s'est un peu perdu. C'est pourtant une solution qui permet de protéger le bois de façon naturelle et durable. Le bois n'est plus visible avec sa couleur naturelle, mais les veines se devinent sous la peinture, de couleur ocre (jaune ou rouge).

Par "peinture" on entend un mélange de farine, d'huile de lin, d'eau et de terre colorante. Le coût est très modeste et la mise en œuvre est facile et peut-être faite de manière participative. Du bois enduit de cette peinture résistera 30 ans sans entretien supplémentaire !

Une association française, « Terres et Couleurs », fait la promotion de cette approche, et propose des guides et des recettes pour fabriquer et utiliser la peinture à l'ocre dans plusieurs situations (intérieurs, extérieurs, etc.).  Le site de l'association est : http://www.terresetcouleurs.com/

Pourquoi ne pas utiliser cette technique pour un petit immeuble en bois?

 

Toits végétalisés – effet retardant: oui, effet purifiant: pas vraiment

On appelle « toiture végétalisée » un toit sur lequel diverses plantes ont été installées sur un substrat (terreau, terre légère) leur permettant de pousser.

Selon l’architecture et la pente du toit, les envies et les besoins, une couche plus ou moins importante de substrat (entre 2cm et 50cm) peut être utilisée, permettant simplement l’implantation de végétation rustique de type sédum (plante grasse très résistante)  pour un toit végétalisé extensif ou la création de véritables jardins suspendus (toits intensifs). C’est une technique utilisée traditionnellement dans certains pays nordique et qui peut avoir des applications en ville ou sur des immeubles isolés.

(l’image ci-dessus est  tirée du site de Toiture-Bio)

Outre les avantages esthétiques (et utilitaires en cas de petite culture) et le fait que cela peut ramener un peu de vert en ville, on entend souvent que les toits végétalisés présentent d’autres avantages comme : l’isolation supplémentaire, l’effet retardant sur l’écoulement de l’eau de pluie, et l’effet purificateur d’eau de pluie qui permettrait, selon certains, de directement utiliser l’eau s’écoulant du toit pour l’usage domestique… On mentionne également  un effet « climatique » si suffisamment de toits étaient végétalisés en ville : lors de forte chaleur en été, l’évaporation de l’eau par les plantes pourraient notablement refroidir l’air sec surchauffé par le sol goudronné et apporter un peu de fraîcheur.

L’effet isolant provient assez directement du fait de la couche supplémentaire de matériaux relativement aérés que constituent le terreau et les plantes, même s’il est difficilement quantifiable et contrôlable.

L’effet retardant et purifiant sur les eaux de pluie est par contre souvent présenté comme miraculeux mais sans véritablement fondement scientifique. 

Il y a cependant la possibilité de se référer à l’excellente étude menée par le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CTSC) de Belgique. Ce dernier a publié une étude détaillée sur ces deux sujets. Les conclusions en sont que

  1. L’effet retardant est clairement mesurable : il permet d’éviter le pic de la quantité d’eau qui s’écoule des toits pendant les averses et sature les bouches d’évacuation, inondant les routes et potentiellement les alentours. L’eau est retenue par la végétation est s’écoule donc pendant plus longtemps, mais en petit à petit
  2. L’effet purifiant n’est par contre absolument pas démontré. Bien au contraire certains types de toit augmentent très significativement la quantité de polluant comme les bactéries et certains produits chimiques. La dureté de l’eau est également augmentée ce qui indique que l’eau s’enrichit et ne s’épure pas, et elle contient de la matière en suspension. L’étude conclut que cette eau ne peut absolument pas être utilisée pour des applications domestiques (lavage, ou rinçage des toilettes). Selon certaines normes elle serait même impropre à être rejetée dans les eaux naturelles de baignade ou de pêche.Le seul effet bénéfique est la neutralisation de l’acidité de l’eau de pluie.

Il convient donc d’être prudent et de se rappeller que « plus de vert » ne signifie pas forcément un bénéfice à tous les niveaux.

L’étude est habituellement disponible à l’achat parmis les excellents Dossiers du CSTC, mais le site Hydroplus la met a dispostion via le lien http://www.hydroplus.info/docs/info/Dossiers_CSTC.pdf

Le site Toiture-Bio propose des « micro-motte » de sédum biologique pour végétaliser facilement un toit ainsi que diverses informations. Une recherche sur internet donnera accès à de nombreuses sources d’informations supplémentaires.